Depuis plusieurs mois les professionnels de CMPP du Finistère sont inquiets de la mise en place d’une réforme qui viendra impacter négativement leur capacité à soigner et accompagner les enfants et adolescents en souffrance psychique qui viennent dans leurs institutions. Alors que la crise sanitaire montre une dégradation importante de la santé mentale de nos enfants et adolescents, la crainte de voir les CMPP transformés en simple plateforme d’orientation qui réduirait l’offre de soin qui leur est dédiée est réelle.

C’est dans ce contexte que 3 représentants du personnels des 3 associations gestionnaires des CMPP du Finistère (les PEP29, les œuvres de St Jean de Terre Sainte et  la Sauvegarde de l’enfance) ont rencontré vendredi 26 mars le directeur de la Délégation Départementale de l’ARS, accompagné de Monsieur Pelé, responsable Pôle « personnes en situation de handicap ».

Les élues ont pu dire les craintes des salariés de voir cette réforme venir casser un outil qui fonctionne au profit d’accompagnements effectués en libéral sans aucun lien avec une équipe pluridisciplinaire. L’exemple de la Nouvelle Aquitaine est cité. Le directeur départemental s’est voulu rassurant sur ce sujet. « Il n’y aura pas de lettre de cadrage, l’ARS Bretagne privilégie la concertation ». Pour autant, il met en avant la nécessité de revoir certaines méthodes pour pouvoir prendre en charge les enfants souffrants de troubles autistiques qui sont actuellement peu suivis par les CMPP. Pour l’ARS, la question de l’évaluation doit également être plus développée en lien avec la durée des accompagnements.

Pour Franck Monfort (responsable départemental USD29 CGT) qui accompagne les élus, il ne faut pas opposer les publics et les besoins, la crise montre clairement la nécessité d’avoir des services capables d’accompagner des enfants et adolescents en souffrance psychique. Il ne faut pas déshabiller l’un pour donner à l’autre. Il souligne l’importance de l’équipe pluridisciplinaire dans ce genre d’accompagnements.

Autre sujet abordé, la baisse du nombre de médecins psychiatres dans les CMPP. Une inquiétude des salariés que  l’ARS dit partager.

L’information sans doute la plus importante de cette rencontre est que l’ARS laisse les 3 associations gestionnaires à la manœuvre pour faire des propositions et n’imposera rien en l’état. Un diagnostic inter associatif va être fait par le CREAI et des groupes de travail seront mis en place par la suite. La CGT regrette que les élus ne soient pas plus associés à cette démarche qui va entraîner d’importantes tensions au sein des équipes.